Les roses de Bagatelle
C'est d'une balade enchanteresse
dont je vous fais témoin aujourd'hui.
Une roseraie dans laquelle
je n'étais retournée depuis deux ou trois ans
et qui me manquait.
C'est en compagnie de Théophile Gautier
que nous allons chanter la
Rose thé
La plus délicate des roses
Est, à coup sûr, la rose-thé,
Son bouton aux feuilles mi-closes
de carmin à peine est teinté.
On dirait une rose blanche
Qu'aurait fait rougir de pudeur,
En la lutinant sur la branche
Un papillon trop plein d'ardeur.
Son tissu rose et diaphane
De la chair a le velouté ;
Auprès, tout incarnat se fane
Ou prend de la vulgarité.
Comme un teint aristocratique
Noircit les fronts bruns de soleil,
De ses soeurs, elle rend rustique
Le coloris chaud et vermeil.
Mais, si votre main qui s'en joue,
A quelque bal pour son parfum,
La rapproche de votre joue,
Son frais éclat devient commun.
Il n'est pas de rose assez tendre
Sur la palette du printemps,
Madame, pour oser prétendre
Lutter contre vos dix sept ans.
La peau vaut mieux que le pétale,
Et le sang pur d'un noble coeur
Qui sur la jeunesse s'étale
De tous les roses est vainqueur !
Est-elle là, la rose-thé ?
L'avez-vous vue, reconnue ?
Comme je ne veux pas dire de bêtise, je ne sais si seulement, je l'ai photographiée.
Je pense, cependant, toujours à elle comme à celle qu'on nomme ...
... 'cuisse de nymphe émue' redoutant de passer à côté ...
... sans les reconnaître.
Elles ont de si jolis noms.
Je n'ai pas choisis les photos, cela m'a été impossible.
Je vous en montrerai de temps en temps.
Elles sont si belles et je sais que vous les aimez.
En alternance des vues de la roseraie pour que vous ne ratiez rien.
Je vous laisse aux images et peut-être à vos roses
dont vous faites de si jolis bouquets.
A demain !