Petit Bordeaux

Cette semaine 

a été très courte, pour moi et je n'ai rien fait

qui soit digne d'être publié.

J'ai trouvé, dans mes brouillons, cette promenade faite en juin,

juste avant que je ne rentre.

En ce moment, il pleut, le temps est morose et il ne fait pas très chaud,

aussi, me suis-je dit qu'un peu de soleil

vous réchauffera l'âme si ce n'est le coeur.

Dans le jardin

Jeanne et Georges sont là. Le noir ciel orageux
Devient rose, et répand l'aurore sur leurs jeux ;

Ô beaux jours ! Le printemps auprès de moi s'empresse ;

Tout verdit ; la forêt est une enchanteresse ;

L'horizon change, ainsi qu'un décor d'opéra ;
Appelez ce doux mois du nom qu'il vous plaira,

C'est mai, c'est floréal ; c'est l'hyménée auguste
De la chose tremblante et de la chose juste, 

Du nid et de l'azur, du brin d'herbe et du ciel ;
C'est l'heure où tout se sent vaguement éternel ;

C'est l'éblouissement, c'est l'espoir, c'est l'ivresse ;
La plante est une femme, et mon vers la caresse ;

C'est, grâce aux frais glaïeuls, grâce aux purs liserons,
La vengeance que nous poètes nous tirons

De cet affreux janvier, si laid ; c'est la revanche
Qu'avril contre l'hiver prend avec la pervenche ;  

Courage, avril ! Courage, ô mois de mai ! Ciel bleu,
Réchauffe, resplendis, sois beau ! Bravo, bon Dieu !

Ah ! jamais la saison ne nous fait banqueroute.
L'aube passe en semant des roses sur sa route.

Flamme ! ombre ! tout est plein de ténèbres et d'yeux ;
Tout est mystérieux et tout est radieux ; 

Qu'est-ce que l'alcyon cherche dans les tempêtes ?
L'amour ; l'antre et le nid ayant les mêmes fêtes,

Je ne vois pas pourquoi l'homme serait honteux
De ce que les lions pensifs ont devant eux,

De l'amour, de l'hymen sacré, de toi, nature !
Tout cachot aboutit à la même ouverture,

La vie ; et toute chaîne, à travers nos douleurs,
Commence par l'airain et finit par les fleurs.

 C'est pourquoi nous avons d'abord la haine infâme,
La guerre, les tourments, les fléaux, puis la femme 

La nuit n'ayant pour but que d'amener le jour.
Dieu n'a fait l'univers que pour faire l'amour.

Toujours, comme un poète aime, comme les sages
N'ont pas deux vérités et n'ont pas deux visages,

J'ai laissé la beauté, fier et suprême attrait,
Vaincre, et faire de moi tout ce qu'elle voudrait ;

Je n'ai pas plus caché devant la femme nue
Mes transports, que devant l'étoile sous la nue 

Et devant la blancheur du cygne sur les eaux.
Car dans l'azur sans fond les plus profonds oiseaux

Chantent le même chant, et ce chant, c'est la vie.
Sois puissant, je te plains ; sois aimé, je t'envie.

Victor Hugo

1802 - 1885 

Je ne connaissais pas ce poème, je l'avoue, car depuis mes quatorze ans,

j'ai préféré découvrir la poésie à travers Baudelaire, Lorca, Néruda

et tant d'autres et j'ai oublié

ceux que m'a fait connaître l'école primaire.

J'espère ne pas vous avoir ennuyée et je vous souhaite une bonne journée !

Comments

[papillonmyosotis]

Hello,

Que la nature était belle à l'époque de tes photos.

http://papillonmyosotis.canalblog.com/

[4'ine]

Et bien c'est super de nous le montrer maintenant. On aime voir le soleil et toutes ces magnifiques oeuvres d'art. Bisous

[sylvie]

Bien agréable de parcourir ce jardin sous un temps maussade de vent et de pluie, et surtout quand ton jardin a été abîmé par la tempête!

Bises.

[gaeveta22]

et du soleil j'en ai bien besoin avec cette pluie glaciale qui tombe depuis ce matin!!

merci pour ce rayon de soleil dans mon après midi

biz

gaelle

[Mme de CAUNAS]

Coucou, j'ai adoré ta balade et les oiseaux beaucoup, gros bisous