Bagatelle, roseraie
Nous sommes encore à la roseraie
de Bagatelle
et c'est avec Pierre de Ronsard,
le bien aimé,
que nous chanterons, aujourd'hui,
la rose.
Le temps passe et la fin de ma promenade est restée
dans les cartons.
Comme on voit sur la branche au mois de mai la rose,
En sa belle jeunesse, en sa première fleur,
Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,
Quand l’Aube de ses pleurs au point du jour l’arrose ;
La grâce dans sa feuille, et l’amour se repose,
Embaumant les jardins et les arbres d’odeur ;
Mais battue, ou de pluie, ou d’excessive ardeur,
Languissante elle meurt, feuille à feuille déclose.
Ainsi en ta première et jeune nouveauté,
Quand la terre et le ciel honoraient ta beauté,
La Parque t’a tuée, et cendres tu reposes.
Pour obsèques reçois mes larmes et mes pleurs,
Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs,
Afin que vif et mort, ton corps ne soit que roses.
Qui mieux que lui s'est inspirée de la rose ?
Marceline Desbordes-Valmore, peut-être.
J'ai voulu, ce matin te rapporter des roses ;
Mais j'en avais tant pris dans mes ceintures closes
Que les noeuds trop serrés n'ont pu les contenir.
Les noeuds ont éclaté. Les roses envolées
Dans le vent, à la mer s'en sont toutes allées.
Elles ont suivi l'eau pour ne plus revenir ;
La vague en a paru rouge et comme enflammée.
Ce soir, ma robe encore en est tout embaumée...
Respires-en sur moi l'odorant souvenir.
Ou Rainer Maria Rilke ?
Les Roses
Je te vois, rose, livre entrebâillé,
qui contient tant de pages
du bonheur détaillé
qu'on ne lira jamais, livre-mage
qui s'ouvre au vent et qui peut être lu
les yeux fermés ...,
dont les papillons sortent confus
d'avoir eu les mêmes idées.
Y a-t-il d'autres fleurs qui ont, autant, fait parler d'elles ?
Les poètes préfèrent parler d'amour ...
... et chantent les femmes.
Nous, en l'occurence.
Et nous, nous aimons les roses, la boucle est bouclée.
Je vous souhaite une journée pleine de
vers et de roses.
A demain !