Le Père Lachaise 2
Nous allons, cette fois,
nous souvenir avec l'aide d'un poète.
Lequel serait le plus approprié,
à part Alfred de Musset ?
Ne zappez pas,
je ne vais pas vous infligez Le Saule
en entier.
Tout est fini; la cendre est rendue à la terre.
Le ministre est parti, - peut-être l'attend-on.
Tu t'es évanouie! ô toi, fleur solitaire!
Il ne reste plus rien, - rien qu'un tombeau sans nom.
Personne n'a suivi sa dépouille mortelle.
Aucun pas n'est marqué sur le bord du chemin.
Son vieux père est trop faible, et d'ailleurs privé d'elle,
Plus loin encor, peut-être, il la suivra demain.
Descends donc, pauvre fille, et ta tombe ignorée,
Sous ta pierre mal jointe et d'herbes entourée!
Cette terre est fertile, et va bientôt fleurir
Sur le débris nouveau qu'elle vient de couvrir...
O terre! toi qui sais sous la tombe muette
Garder si bien les morts que l'Océan rejette,
Quand ton sein, fécondé par la corruption,
Redemande la vie à la destruction,
Qu'es-tu donc qu'un sépulcre immense, et dont l'emblème
Est le serpent roulé qui se ronge lui-même?
- Mais vous, rêves d'amour, rires, propos d'enfant,
Et toi, charme inconnu dont rien ne se défend,
Qui fit hésiter Faust au seuil de Marguerite,
Doux mystère du toit que l'innocence habite,
Candeur des premiers jours, qu'êtes-vous devenus? -
Paix profonde à ton âme, enfant! à ta mémoire!
Adieu! Ta blanche main sur le clavier d'ivoire
Durant les nuits d'été ne voltigera plus...
Cette partie du cimetière ...
... est la plus ancienne ...
... et la plus romantique.
Point de célébrités au bout de mes clics.
Je vais les laisser dormir tranquillement dans leur
coin beaucoup moins joli.
Et vous laissez rêver, non pas à votre tombe future,
si jolie soit-elle, mais à votre journée
que je vous souhaite pleine de vie et de joie.
A demain !